De ce tumulte incessant, ce tourbillon d’activités artificielles, naît la sensation puissante de devoir ralentir. La perception réelle ne se fait pas dans ces moments-là. Je ressens cette sensation connue de « perdre la tête », comme lorsqu’on prend place dans un manège qui tourne dans tous les sens ; on en ressort en ayant perdu le sens de l’orientation.
Il en faut du temps pour retrouver le chemin. Le plaisir artificiel est fulgurant et ne perdure pas. Rien ne s’installe vraiment en profondeur, tout peut être renouvelé à chaque instant. Il en faut de l’énergie pour reconstruire à chaque moment. Arriver à mobiliser son cœur alors que peu sont capables de reconnaître les signes de l’âme. Se perdre dans la variété, la multiplicité des choix qui s’offrent à nous, comme pour fuir quelque chose à tout prix. Tout vouloir posséder donne l’illusion qu’un sourire, qu’un regard et c’est gagné !
A l’issue de ces événements turbulents, de cette démonstration d’actes violents, un temps d’arrêt s’impose. Telle la prise de conscience de la part d’ombre d’une construction collective, le discernement s’impose. Nous vivons dans une société violente où les signaux restent sourds pour ceux qui ne veulent pas les entendre. Pourtant, en ouvrant des yeux dégagés de toutes croyances mentales provoquant le déni, il est facile de les percevoir. Souvent, se sentir touché ne provient que d‘une expérience vécue par soi ou ses proches. L’empathie prend fin où commence l’emprise du rythme artificiel et intense de notre quotidien. Car, ce qui a grande valeur dans notre société est d’être surbookés, preuve de notre importance sociale.
Personne n’est autorisé à lâcher prise publiquement. Faire montre de tristesse et de perte d’énergie est synonyme de faiblesse. C’est ne pas se montrer à la hauteur, dégringoler les marches d’un édifice ressemblant plus à un château de carte qu’à une pyramide profondément ancrée et s’élevant vers la lumière.
L’expérience de la perte d’un être cher ou la faillite de sa perte déstabilise quiconque, indépendamment de sa valeur, son courage et de sa force. Electrochoc pour certains, évidence pour d’autres, l’impact est là de toute façon. Une sensation de perte d’énergie physique se fait sentir avant même que le mental n’intègre l’information. La déflagration nous touche en plein vol, mais se fait sentir après, lentement après.
Le processus est invariablement le même. Quelque chose dans l’esprit n’accepte pas, qui nie en bloc. Qui refuse de voir la réalité et maintient le confort de l’illusion. Cette part agit comme un filtre face à notre cœur, l’empêchant de réagir. Fondamentalement communiquant, le cœur a besoin d’exprimer les mots de l’âme. Ainsi, si cette part de notre esprit fait obstacle, notre âme s’exprime alors à travers le corps. Et ce, de diverses manières. De l’éruption cutanée à la maladie chronique en passant par l’explosion de pleurs ou l’insomnie, notre âme nous parle.
Ce qui bloque l’expression de l’âme est ce mental analytique trop conditionné pour être honnête. Cet égo qui nous fait penser et faire ce qu’on attend de nous, selon le personnage théâtral de sa propre création. Sa belle image destinée à se faire aimer de tous. Mais au fond, qui peut prétendre rester debout après avoir encaissé un coup violent ? Qui peut prétendre aller toujours le sourire aux lèvres les jours de douleur ?
N’est-il pas plus sain de s’autoriser à être ce que l’on ressent le temps d’un instant ?
La vie est faite de moments qui nous rappellent la profonde valeur des choses et des personnes qui nous entourent. De cette vie contemporaine essentiellement basée sur la superficialité de l’ultra consommation matérielle et affective, naît une certaine normalisation de la violence. L’expression de celle-ci se fait sentir chaque jour chez beaucoup d’entre nous. Passant pour des comportements et paroles anodins, ils sont néanmoins subis au quotidien. Bienvenu au royaume de la déshumanisation dont le Maître est l’égo.
Mais l’égo doit être au service de l’âme. Vivre des moments d’éloignement et de perte nous ramène à notre Essence. À l’essence de chaque chose, de chaque être. C’est à ce moment précis que ce personnage si bien construit par cet égo commence à se déliter, à se désintégrer. Je ne suis pas cette personnalité que l’on attend, que l’on croit de moi. Et la nécessité se fait pressante de la lâcher profondément. J’ai la sensation de quitter ce monde illusoire avec lequel je ne m’accorde plus.
Je ressens profondément ces nouveaux paradigmes qui s’installent et qui nous font voir le monde avec des yeux plus clairs. Plus clairvoyants. Ce dont je suis sûre, c’est que je ne veux plus de cette violence banalisée. Je ne veux plus entendre ces mots négatifs, ces paroles destructrices si régulièrement encaissés. Certainement miroir d’un mal-être passager de la part de ses émetteurs, ils doivent désormais être observés comme tel ; un acte de violence générant en retour une réaction violente. À chacun de se responsabiliser de sa part. En toute bienveillance. Je ne veux plus subir cette consommation affective qui me transforme en objet que l’on prend ou met de côté selon les désirs d’autrui.
Aucune supériorité en moi, si ce n’est les nombreuses expériences de vie qui m’ont demandé d’affronter des situations difficiles. Quand on n’a pas le choix, on le fait. C’est tout ! L’avantage de ne pas avoir le choix. Du courage, j’en ai. Comme toutes les personnes qui ne sont pas dans un confort permanent. C’est donné à tout le monde. Mais aujourd’hui, je n’ai pas d’autre choix que d’écouter mon âme. Qui me dit de m’autoriser à me foutre de cette image de perfection et d’accueillir les bras qui me sont ouverts. De m’entourer de bienveillance et de personnes attentionnées qui savent prendre le temps avec moi. Qui savent exprimer leur amour par des mots ou des actes positifs.
Et je me laisse aller à ne plus maîtriser, à totalement lâcher prise sur les événements et les êtres.
Le besoin d’être dans un endroit calme et harmonieux s’impose à moi. Les éléments naturels me ressourcent profondément. Avoir auprès de moi les âmes qui me correspondent. De telle sorte que je n’aie plus à affronter les jugements et les conseils inappropriés. Mon âme sait qu’il est inconfortable d’assister à la désintégration de cet égo si présent en chacun de nous. Que cela donne une sensation illusoire de disparition, mais qu’au fond il n’en est rien.
Il est de ces moments où on ne se sent pas à la hauteur. En réalité, la perfection n’existe pas. Tout être tend à évoluer. Entrevoir la possibilité qu’il en soit capable est une grande preuve d’amour, un acte de liberté. À mon tour d’être accueillie complètement.
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Photo : Fanfan Globbetroteur
Cet article intitulé : "Paix à mon âme !" ( https://cecilericolleau.fr/2017/09/paix-a-mon-ame/) a été écrit par Queen Belili le 6 septembre 2017 et publié sur Cécile Ricolleau - Hypnose - Imagerie du Coeur - FLP - Thérapie Holistique - Chaman.Vous aimez cet article, partagez-le dans son intégralité en citant la source et l’auteur !!!