Vous pensez que le TDA-H est une invention moderne ? Détrompez-vous !
Le TDA-H, ou Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, n’est pas un phénomène récent ni une conséquence de notre ère numérique. Ce syndrome, décrit dans la littérature médicale depuis la fin du 18e siècle, est bien plus qu’un simple problème d’éducation.
Dans la tête d’un cerveau TDA-H
Le TDA-H est un véritable trouble du neurodéveloppement, caractérisé par des différences subtiles dans la structure et le fonctionnement cérébral. Il se manifeste par des niveaux élevés d’inattention, d’agitation et d’impulsivité, entraînant des handicaps cognitifs et relationnels persistants, parfois sévères.
C’est quoi exactement le TDAH ?
Le TDA-H se manifeste par trois types de symptômes principaux :
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- Inattention : difficultés à maintenir son attention sur une tâche, distractions fréquentes, oublis ou perte d’objets nécessaires aux activités quotidiennes.
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- Hyperactivité : incapacité à rester immobile, besoin constant de bouger ou de parler.
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- Impulsivité : tendance à agir sans réfléchir, difficulté à attendre son tour ou à contrôler ses émotions
Ces symptômes peuvent se présenter sous trois formes cliniques :
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- Type inattentif : prédominance des symptômes liés à l’inattention.
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- Type hyperactif-impulsif : agitation motrice et impulsivité dominantes.
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- Type combiné : mélange des deux types précédents, le plus fréquent
Les conséquences, parlons-en
Ce trouble affecte profondément la vie quotidienne, que ce soit à l’école, au travail, ou dans les relations familiales et sociales. Plus inquiétant encore, il augmente les risques de :
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- Blessures accidentelles
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- Addictions
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- Dépression
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- Suicide
D’où l’importance cruciale d’un dépistage et d’une prise en charge précoces.
Comment reconnaître un enfant/adulte atteint de TDA-H ?
Le diagnostic repose sur les critères du DSM-5. Les symptômes doivent être présents depuis l’enfance (avant 12 ans), persister pendant au moins six mois et affecter au moins deux contextes de vie (école, maison, etc.). Ils doivent également être disproportionnés par rapport à l’âge de la personne et ne pas être mieux expliqués par un autre trouble.
Les enfants atteints :
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- Ont du mal à rester concentrés
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- Sont facilement distraits
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- S’interrompent constamment dans leurs activités
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- Interrompent les autres
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- Ont des difficultés à rester en place
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- Peinent à réfréner leurs envies, actions ou paroles
Le TDA-H ne vient jamais seul
Le TDA-H peut s’accompagner d’autres troubles, notamment :
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- Troubles des apprentissages (ex : dyslexie, dysorthographie, dyscalculie…)
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- Troubles de la coordination motrice
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- Troubles métaboliques (diabète, obésité)
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- Allergies
Le cerveau TDAH est comme un moteur de F1 avec des freins de vélo
Les solutions, elles existent
La bonne nouvelle ? Bien que le TDA-H soit concomitant d’une ultrasensibilité inhérente à la personne, plusieurs approches permettent de gérer les symptômes involutifs :
Médicaments : principalement des psychostimulants comme le méthylphénidate (Ritalin), qui améliorent l’attention et réduisent l’hyperactivité. Ces traitements nécessitent une surveillance médicale étroite pour éviter les effets secondaires. Les traitements médicamenteux seuls, non accompagnés de thérapies comportementales, impliquent souvent une consommation à vie. Ils réduisent les risques de : – Sous-performances scolaire – Accidents – Troubles dépressifs – Suicides
Accompagnements thérapeutiques :
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- Thérapies cognitivo-comportementales pour développer des stratégies d’adaptation.
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- l’hypnose est efficace pour réduire les symptômes et contribuent à améliorer la qualité de vie des patients, notamment par la mise en place de routines quotidiennes et le développement des intelligences cognitives qui font défaut chez ces sujets pour le processus d’apprentissage.
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- Soutien familial pour mieux comprendre le trouble.
Aménagements scolaires/professionnels : adaptations pédagogiques pour répondre aux besoins spécifiques des personnes atteintes
Mode de vie : gestion du stress, activité physique régulière et sommeil adéquat peuvent contribuer à réduire les symptômes
D’où ça vient, tout ça ?
Le TDA-H touche 5,9% des moins de 18 ans et 2,8% des adultes, avec une prévalence apparemment plus élevée chez les garçons.
Les causes exactes du TDAH restent inconnues, mais plusieurs facteurs sont impliqués :
Génétiques : forte composante héréditaire liée à des anomalies dans la régulation de neurotransmetteurs comme la dopamine.
Environnementaux : exposition prénatale au tabac, alcool ou stress maternel, ainsi que des complications périnatales
Neurobiologiques : retard de maturation cérébrale et dysfonctionnements dans les régions responsables de l’attention et du contrôle des impulsions
Ces facteurs entraînent de subtiles modifications dans différents réseaux neuronaux et les processus cognitifs, motivationnels et émotionnels qu’ils contrôlent.
Et maintenant, où en sommes-nous ?
Les chercheurs continuent d’explorer les causes et les mécanismes biologiques du TDA-H. Ce trouble peut être associé aux caractéristiques de Haut Potentiel, surefficience ou surdouance.
Le TDAH est un trouble complexe mais gérable qui nécessite une compréhension approfondie et une prise en charge adaptée. En reconnaissant sa nature neurobiologique et en offrant un soutien approprié grâce à une prise en charge multidisciplinaire, nous pouvons aider les personnes atteintes à mieux naviguer dans leur vie quotidienne et à réaliser leur plein potentiel dans divers domaines.
Sources : Cécile Ricolleau, Inserm https://www.inserm.fr/c-est-quoi/minute-dattention-cest-quoi-le-tdah/,