L’Amour : de la légèreté des sentiments de consommation à la profondeur du cœur !

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Photo : Benoît Mortreux

Il paraîtrait que le couple est source de bonheur ! Sur le plan statistique, les études nous disent qu’en moyenne les personnes en couple se sentent plus heureuses que les autres, c’est-à-dire, dans l’ordre, que les personnes célibataires, veuves, et divorcées.

Cependant, dans l’article « Comment prendre soin de son couple »http://queenbelili.fr/index.php/2016/07/27/slow-sexe-ou-comment-prendre-soin-de-son-couple/, était amené le constat suivant par le psychiatre Christophe André :

Aujourd’hui, il est matériellement possible et socialement toléré de vivre seul. Nous attendons donc autre chose du couple : qu’il nous épanouisse et nous rende heureux, plus que si nous vivions seul ; sinon ça ne vaut pas la peine, car il y a tout de même des contraintes dans la vie de couple.

 En pratique, ça se traduit comment ?

Il y a différentes façons d’adapter cette idée.

Dans un premier cas (les plus courants), on entend que c’est l’autre qui doit nous apporter l’épanouissement et nous rendre heureux. La barre est donc fixée bien haut pour le ou la compagne qui se présente dans notre vie ; sacré challenge, n’est-ce pas ?!!

Qu’est-ce qu’on attend de sa moitié dans ce cas-là ? Mais c’est évident ! Qu’il réponde à tous nos désirs et envies, notre façon de vivre et de voir la vie. Qu’il ou elle rentre dans les cases du cahier des charges qu’on s’est fixé pour atteindre le Graal, la perle qu’on attend, celle qui va dépasser l’ancien voire même l’effacer. Le concept du Martyr n’est pas bien loin !

Le niveau d’exigence est donc proportionnel au nombre d’années précédemment vécues en couple.

La plupart du temps, les personnes qui présentent cette attitude dans la rencontre, n’ont pas fait le deuil de leur(s) couple(s) précédent(s). Et faire le deuil, passe par le regard et la compréhension de son propre comportement face à l’autre ; pourquoi s’est-on retrouvé(e) en face de cette personne ? A quelles attentes répondait-elle ? Que ce soit au niveau social, dans le statut qu’il ou elle représente avec les conséquences matérielles et financières qui en découlent. Ou bien en réponse à notre éducation et l’histoire familiale qui nous enjoignent de ne surtout pas aller à l’encontre des valeurs inculquées sous peine de rejet radical.

Comment les relations sont-elles impactées ?

Toute nouvelle rencontre se fait en réponse à ce qui a été vécu précédemment. Souvent en réaction à des émotions négatives débordantes non ou mal gérées. C’est là que ça devient dangereux ! Car tout ce qui se vit en réaction fait souvent appel à l’égo. L’égo, c’est le mental. Et le mental ne devrait jamais intervenir dans les décisions de la vie. Il n’est là que pour élaborer les stratégies nécessaires à la mise ne place des actions à entreprendre pour l’atteinte de nos objectifs de vie. Puis de maintenir la force nécessaire pour les accomplir. Le risque alors est de ne rester qu’en surface de ses émotions. Y compris dans les émotions positives. Dans ce cas-là, nous ne concevons l’amour que dans sa partie la plus superficielle.

Le sentiment amoureux des premiers temps d’une rencontre en est la meilleure représentation. Bien entendu, ce sentiment fait partie intégrante de l’histoire d’amour. Cependant, s’empêcher d’accéder à l’ensemble du « module » c’est s’interdire d’accéder à plus de profondeur. Quel dommage ! Car c’est la profondeur qui ouvre les portes d’émotions positives plus intenses et persévérantes !

Je ne suis pas la seule à constater que la majeure partie des personnes célibataires après un divorce entre quarante et cinquante ans devient des consommateurs de sensations amoureuses. Je ne parle même pas de sexe ! On les appelle les « adulescents ».

Telle une drogue fonctionnant comme une décharge d’adrénaline ou un antidépresseur, ces sensations ou sentiments amoureux deviennent nécessaires à la gestion d’un divorce et d’autres situations personnelles compliquées. Le problème, c’est qu’il ne dure qu’un temps ; 1, 2, 6 mois, voire 1 ou 2 ans ! Ne dit-on pas à ce propos, que l’  « amour » dure 3 ans ?   Maximum ?!!!

Quand on a déjà vécu des événements marquants et une interaction d’Amour profond avec une ou 2 personnes, dont le parent de ses enfants, on ne peut se remettre à vivre le même état émotionnel qu’un adolescent.

Dans les faits : on s’enflamme au premier coup d’œil, on « textote » des sentiments surdimensionnés, on se positionne dans la performance sexuelle. Pour se raviser ensuite ! Les femmes deviennent même les égales des hommes dans ce domaine !

Derrière cette attitude se cache un désir d’accéder à plus de légèreté. Une réponse certaine à la « lourdeur » des situations douloureuses de notre vie passée, encore bien présente malgré les ruptures, mais surtout non digérées !

Légèreté (versus) profondeur !

Dans l’autre cas, lorsqu’on a fait un travail de deuil et de découverte de soi, on comprend que chacun doit alimenter l’épanouissement du couple. Se présenter à l’autre en toute humilité et connaissance de son potentiel et de ses propres failles permet d’apporter une complémentarité. Nous ne sommes plus là dans une position où nous attendons qu’il s’adapte à nous.

Bien au contraire. Nous pouvons apporter une force et prendre conscience que l’autre est susceptible de beaucoup nous apprendre. Car en regardant nos failles, toujours avec bienveillance, nous prenons toute la mesure de notre fragilité. Ce qui nous permet de l’accepter de l’autre. Par conséquent, de nous rendre plus souples et adaptables face aux réactions émotionnelles qui animent toujours l’humain.

Combien de personnes sont prêtes durant la première partie de leur vie à « casser » le contrat moral familiale et sociétal afin de vivre en écho avec ce que leur dicte leur cœur ?

Très peu ! Et vous savez pourquoi ? Et bien c’est simple ; parce que pour faire ce qui nous correspond, ce qui correspond à notre vrai moi, il faut bien se connaître. Et pour bien se connaître, il faut savoir distinguer les valeurs sociétales et familiales qui ne nous appartiennent pas et qui opèrent comme un conflit avec ce que nous sommes réellement. Ce qu’on pourrait nommer notre source, notre moi profond ou bien encore notre essence.

Néanmoins, pour accéder à ce « travail », il est souvent nécessaire d’avoir expérimenté auparavant des situations et des interactions humaines. La compréhension de ce qui nous correspond vraiment ne peut, la plupart du temps, arriver qu’après avoir vécu une ou plusieurs relation(s) amoureuse(s), amicale(s) ou professionnelle(s). C’est ensuite, au bout de quelques mois, quelques années, après compilation d’un nombre conséquent de données, que nous pouvons accéder à l’analyse de tout cela. Une analyse par confrontation d’informations qui peut amener ensuite à un nettoyage de notre « disque dur » de ce qui ne nous fait pas de bien.

De nos jours, il faut bien se rendre à l’évidence que nous vivons dans une société qui appelle à la légèreté. Regardez les phénomènes médiatiques de Pokémon Go, de la télé réalité ou bien de l’Euro 2016 et JO de Rio ; tout est fait pour nous empêcher de regarder le monde tel qu’il est. Tout est entrepris pour capter notre attention vers autre chose que la profondeur de notre être et l’ouverture à l’autre et au monde. Ce qui m’amène à la question suivante :

Ne devrions-nous pas plutôt choisir la profondeur pour accéder à plus de bien-être ?

Il me semble que derrière cette volonté de légèreté se cache en fait une nécessité universelle d’émotions positives à laquelle tout être humain peut prétendre. Cependant, vouloir revivre à quarante ou cinquante ans les émotions de son adolescence s’apparente plutôt à une régression.

Or, tout être tend à évoluer vers la meilleure version de lui-même ! Ainsi, l’accès au bien-être émotionnel et physique passerait bien plus, à mon sens, par la profondeur et la qualité des émotions vécues que par leur légèreté !

A la moitié de notre vie, n’est-il pas temps d’apprendre à nous connaître, à s’aimer enfin pour avoir confiance en nous-mêmes ?

Se donner la possibilité d’accéder à plus de profondeur est peut-être la voie qui nous permettra d’ouvrir notre cœur à l’autre, aux autres et de mieux appréhender le monde d’aujourd’hui. Notre monde, qui a tellement besoin de bienveillance.

Dans de prochains articles, nous pourrons voir par quels moyens il est possible d’expérimenter cette profondeur.

Cet article est fortement inspiré :

de l’ouvrage de Christophe André « Et n’oublie pas d’être heureux », Abécédaire de psychologie positive. Parcouru de conseils et d’exercices, cet abécédaire constitue une méthode passionnante et convaincante pour apprendre à vivre heureux.

Christophe André est médecin psychiatre à l’hôpital Saint-Anne, à Paris. Il est l’auteur de très grands succès, en France et à l’étranger : Imparfaits, libres et heureux, Les Etats d’âme, Psychologie de la peur et bien d’autres encore.

Photo : Benoît Mortreux

Cet article intitulé : "L’Amour : de la légèreté des sentiments de consommation à la profondeur du cœur !" ( https://cecilericolleau.fr/2016/08/lamour-de-la-legerete-des-sentiments-de-consommation-a-la-profondeur-du-coeur/) a été écrit par Queen Belili le 17 août 2016 et publié sur Cécile Ricolleau - Hypnose - Imagerie du Coeur - FLP - Thérapie Holistique - Chaman.

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Cécile Ricolleau

Thérapeute, Auteure, Conférencière

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