Le jour de l’amour, c’est chaque jour !

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Je ne sais pas vous, mais sentir qu’il faut se laisser dicter un agenda pour fêter l’amour me rappelle qu’on veut nous faire vivre un scénario conçu à des fins éloignées du coeur. Une standardisation de l’expression amoureuse ; le comportement est codé à mort ! À tel point que toute velléité d’échapper à l’entreprise généralisée, s’avère un acte de bravoure digne des plus grands révolutionnaires.

Imaginez un instant une personne « célibataire » (l’adjectif définirait donc la personnalité d’un être !), peut-être juste pour la soirée du 14 février, qui a envie de sortir manger quelque part accompagné(e) d’un ou plusieurs amis. Verdict ; peine perdue si vous n’avez pas réservé des jours à l’avance, que des tables de deux au restaurant ! Si vous passez chez le fleuriste, c’est l’overdose du bouquet de roses rouges. Pourquoi des roses rouges, d’abord ? Pourquoi pas les fleurs que l’on affectionne particulièrement, de la couleur qui nous fait envie ? Toute la journée, impossible d’y échapper ; la télé, la radio, toute sorte d’affiches et signalétiques urbaines nous rappellent que c’est LE jour pour tout faire question amour. Je vous passe les détails ; standardisé même dans l’acte ! Imaginer suivre ce planning serait comme livrer la magnifique énergie qu’est l’amour en pâture à une de ces grandes surfaces afin d’en tirer un minimum de profits financiers. J’entends de là : « Ouais mais, c’est la VRAIE vie quoi !

Cependant, cette pièce de théâtre-là me semble quelque peu faussée. La standardisation est à l’opposé de l’émotion d’amour. C’en est même déprimant. On serait même en droit de se demander à quel point l’intensification de communication ne contraindrait pas certaines personnes à « fêter » ce jour. La pression est présente chez quelque-uns ; « t’as pas intérêt à te rater sur ce coup-là, sinon tu baises pas pendant…, ouch ! » Bref, vouloir montrer au monde que l’on est en couple alors que, comme dit mon coiffeur : « ce soir-là, les restaurants sont remplis de tables de couples qui ne se parlent même pas ; c’en est déprimant ! », serait plus apparenté à un acte de démonstration égotique ayant pour but d’amener la preuve de sa propre valeur ajoutée.

Je ne ressens pas l’amour ainsi. Je ne me sens pas l’obligation de prouver mon amour pour mon homme selon des codes que dicte la société. Je le fais quand je me sens inspirée, par des mots ou bien des actes qui peuvent quelque fois paraître anodins, ou pas. Chaque jour est une nouvelle aventure qui permet de se connecter à soi, de ressentir les énergies ambiantes nous impacter. Chaque jour est une nouvelle façon de s’offrir au monde et à l’autre. Si nous remettons notre masque du « faux self » pour jouer un rôle dans la société, nous devrions savoir le retirer face à l’amour. L’amour est au plus profond de nous si nous savons enlever notre carapace égotique, si nous savons ouvrir ce coeur qui ne demande qu’à s’exprimer.

Une main délicatement passée dans les cheveux, un regard complice, des bras qui nous enserrent tendrement un jour de grande fatigue, un plat simple préparé avec attention, une image ou une musique partagée, initier à une expérience, demander comment ça va dans la journée, sentir que l’autre est préoccupé, vivre des événements individuels en se rappelant les conseils ou les réactions de l’autre, sentir sa présence à distance… toutes ce choses qui, en dehors de l’acte sexuel, sont le révélateur de ce qu’est l’amour que l’on porte à cette âme si spéciale pour nous. L’essence même de l’amour est là, dans la présence naturelle de l’autre en soi, sans frustrations ni oubli de soi.

Le désir naît de la non possession de l’autre, de la création de son propre univers. Et surtout, de sa propre capacité à ouvrir son coeur. Savoir se rendre vulnérable et ne pas avoir peur sont l’assurance de l’expression de l’amour. Aimer une personne uniquement pour ce qu’elle nous apporte n’est pas aimer. C’est lorsqu’on est capable de donner sans rien recevoir que l’on sait qu’on est apte à aimer. Le plaisir d’amener et de partager quelque chose est naturel ; ce sont nos conditionnements qui nous ont contraints à fermer notre coeur, y compris lorsque nous sommes en face de l’âme qui nous touche.

L’amour est un apprentissage de chaque jour. Des frustrations, une irritation ou bien une colère, il y en aura. Nous sommes deux individualités avec chacune une sensibilité. Il suffit juste d’avoir du discernement pour le voir ainsi et apprendre à développer la communication. Oser exprimer et demander son ressenti à l’autre. Accepter que l’on ne soit pas d’accord sur tout, mais ressentir que quoi qu’il arrive, on s’accompagne dans tous les moments de nos vies. Les bons comme les mauvais.

Je continuerai de fêter l’amour chaque jour que le monde créé, de la façon qui m’inspirera le mieux, au moment qui me semblera le plus opportun. Et que ces jours plus sombres, envahis de fatigue ou de tristesse où l’inspiration n’est pas au rendez-vous, restent une opportunité pour moi d’être accueillie au creux de tes bras, au plus près de ton coeur.

 

Photo : Claire Vallée, Inde 2017

Cet article est fortement inspiré par : 

l’AMOUR…

 

Cet article intitulé : "Le jour de l’amour, c’est chaque jour !" ( https://cecilericolleau.fr/2018/02/le-jour-de-lamour-cest-chaque-jour/) a été écrit par Queen Belili le 20 février 2018 et publié sur Cécile Ricolleau - Hypnose - Imagerie du Coeur - FLP - Thérapie Holistique - Chaman.

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Cécile Ricolleau

Cécile Ricolleau

Thérapeute, Auteure, Conférencière

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Cette publication a un commentaire

  1. Arrabal

    Bonjour Belili
    Ah! enfin un texte!! ça me manquait! J’adore tes textes.
    Bon alors sur le coup je suis complètement d’accord !!
    De mon expérience de cette année (!!!) pour refuser de rentrer dans le moule de ce fichu scénario,
    on me qualifie de sauvage! Biensûr l’incompréhension est totale. Et oui, je suis une sauvage!!
    Mais à y regarder de plus près…..!!!
    Merci à toi.

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